Caresse de rouge d'Eric Fottorino

2 octobre 2008

Caresse_de_rouge Caresse de rouge

d'Eric Fottorino

Editions Gallimard, 138 pages

13€

Voici l’histoire :

Le jour où Colin a fait ses premiers pas au milieu du salon, entre la table basse et le canapé, Marie est partie. Elle a laissé son enfant avec Félix. C’était entendu comme ça. Ensemble, le père et le fils se sont inventé une famille en convoquant dans l’appartement désert des ombres chinoises, des personnages de dessins animés. Colin a grandi et Félix avec lui. Lorsque Colin a réclamé sa maman, Félix a dû trouver des réponses, tout seul. Jamais il n’aurait imaginé regarder son petit garçon avec les yeux d’une mère.

Jusqu’où un père peut-il se travestir, face aux exigences d’un enfant qui dit : « Je veux maman » ?

Mon avis :

Quand on lit la quatrième de couverture et qu’on commence le livre, on ne s’attend pas du tout à ce qu’on va y trouver. Ce livre traite de deuil, de comment continuer à vivre alors qu’a perdu l’être le plus cher de sa vie. C’est dur et ça l’est encore plus lorsqu’il s’agit de son enfant. Surtout quand celui-ci nous est arraché brutalement à cause d’un moment inattention. Ce livre nous montre comme quoi chaque petit détail peut nous rappeler notre perte. Le père du petit est touchant, il essaie comme il peut de continuer à vivre et même si au début il se jette corps et âme dans son travail tout lui retombe dessus lorsqu’il est en vacances forcées.

Certes le passage de travestissement peut choquer ou gêner un peu mais pour ma part je l’ai trouvé un peu inutile (ça c’était avant d’avoir lu la fin du livre). La chose qu’on ne peut enlever à ce père c’est qu’il aimait vraiment son fils pour aller aussi loin (enfin c’est ce que je croyais). Le manque d’une mère est aussi flagrant d’où cette mise en scène.

La fin du livre est inattendue et dérangeante aussi. Je dois avouer qu’elle m’a laissé pantoise et légèrement secouée. Elle change aussi radicalement mon opinion et ma vision de ce père en deuil.

Un livre dur et peut-être pas à faire à tout le monde.

Ma note : 8/10.