Le voyage d'hiver d'Amélie Nothomb
Le voyage d'hiver
d'Amélie Nothomb
Albin Michel, 130 pages
16€
Voici l’histoire :
« Il n’y a pas d’échecs amoureux. »
Mon avis :
Tout commence dans un aéroport où on rencontre Zoïle, notre narrateur. Celui-ci projette un attentat suicide sur l’avion de 13h30. Arrivé plusieurs heures à l’avance, il en profite pour écrire sa propre version du défilement de sa vie.
Déjà il nous explique l’origine particulière de son nom et surtout une anecdote touchante qu’il a vécu l’année de ses 15 ans. En rapport direct avec l’origine et l’histoire de Zoïle, le grec.
Après nous arrivons au rapport direct avec la phrase « Il n’y a pas d’échecs amoureux ». Même si le synopsis ne laisse pas entrevoir tout est encore lié à l’amour.
D’ailleurs c’est un thème que trop récurrent chez Amélie Nothomb. Surtout qu’il s’agit toujours du même schéma narratif et que cela se finit toujours pratiquement de la même manière. Et ce livre ne fait pas vraiment office d’exception.
Seuls les protagonistes sortent un peu de l’ordinaire, malheureusement comme la plupart des personnages de fictions d’Amélie.
Cependant cela n’enlève rien à la puissance de certains passages et même s’ils ne sont pas forcément très nombreux, ils valent à eux seuls qu’on s’attarde et valent la peine de se pencher sur le récit dans son intégralité.
L’histoire d’amour est si bizarre, dérangeante sur certains aspects, particulière et unique sur d’autres, qu’elle ne peut laisser totalement indifférent.
Même les personnages confèrent ce genre de ressenti. Aliénor par exemple, auteur talentueuse et pourtant si simple et singulière, en rapport avec son état.
Astrolabe, prête à tout sacrifier afin de prendre soin d’Aliénor et de la protéger des requins qui tournent autour d’elle, simplement par amour de ses écrits.
Et Zoïle dont l’amour fou pour une femme le pousse dans de telles extrémités.
Je pense qu’il ne s’agit pas d’un hasard si les noms des deux principaux personnages sont tirés de l’histoire grecque car on a vraiment l’impression de se retrouver dans une tragédie grecque des temps moderne.
Malgré toutes ces qualités, on ne peut cependant nier la répétition du style, du schéma narratif et de la conclusion de l’histoire. C’est du vu et du revu chez Nothomb. Peut-être qu’en prenant plus de temps entre chaque livre, son style se renouvellerait-il plus aisément.
Un bon livre mais qui comme les précédents ne restera pas bien longtemps en mémoire.
Ma note : 6/10.
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